MARIA HELENA VIEIRA DA SILVA L’issue lumineuse (1983-1986) [Collection privée, Paris] |
... une ouverture vers l'extérieur, une sortie, une issue...
« Un paysage abstrait : au centre supérieur de
cette composition, faite d’un empilement de rectangles rouges et ocre sur la gauche,
plus blancs et irréguliers à mesure qu’on va vers le centre et la droite du
tableau, l’œil est attiré par un espace blanc, une sorte de fenêtre carrée, qui
s’ouvrirait vers un autre espace, extérieur, lumineux, un volume en forme de
cube. Cette impression première correspond au titre du tableau de Maria Helena
Vieira da Silva intitulé L’Issue lumineuse. Que ce carré ou ce cube
blanc évoque un fenêtre, ou une ouverture vers l'extérieur, une sortie, une
" issue ", comme le suggère
le titre, suppose que ces strates colorées soient une architecture intérieure,
mur ou panneau rayonnages de livres entassés, par exemple. La haute
colonne lumineuse, à droite du carré, de même que les petits rectangles
verticaux, à l’extrême droite, ouvertures ou pavés de verre, confirment cette
référence à l’architecture : Le peintre, faisant alterner des volumes
clairs et des masses sombres, définit plusieurs espaces dans le tableau,
particulièrement en son centre dont la perspective nous introduit à un au-delà
de la toile. C’est donc une idée de seuil, de passage d’un espace à un autre,
qui domine cette peinture à l’huile, exécutée entre 1983 et 1986 sur une toile
rectangulaire d’assez grande dimension (10 cm de hauteur et 97 cm de largeur),
dont la verticalité est rythmée par cinq colonnes, verticales elles aussi, mais
irrégulières, remplies de strates parallélépipédiques horizontales : la
diversité des couleurs et du monde d’intrication des formes donne une sensation
de désordre organisé, mais peut-être surtout de liberté. La partie centrale du
tableau, sur toute la largeur, est plus irrégulièrement disposée, autour du
carré lumineux, puisque les rectangles horizontaux, qui apparaissent au centre
et soulignent l’arrête inférieure du carré, rencontrent les hauts rectangles verticaux
qui en marquent les arrêtes latérales et sont prolongés par des stratifications
plus irrégulières. La structuration de cette diversité formelle se fait plutôt
par la couleur, et l’opposition entre des masses contrastées, sombres à gauche,
claires à droite. »
Agnès Verlet, « L'issue lumineuse de Maria Elena Vieira da Silva » (frag.), IN Pierre Péju, La petite Chartreuse (Paris: Gallimard, 2002, 2006, pp. 159-160)
Obs.:
Ekphrasis duma tela luminosa de Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992), no dia em que se cumprem 29 anos da sua entrada na imortalidade...
E é mesmo o que sobressai do quadro: o amontoado afinal organizado de livros, as cores mais quentes à esquerda, as mais claras à direita devido à luminosidade que entra na "saída luminosa". Uma saída que me sugere uma entrada de luz que os livros proporcionam a quem os devora, tal é a sua quantidade...
ResponderEliminarMais um testemunho da atração que os livros e as bibliotecas despertavam no ato criativo da Pintora.
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